Les grèves de salariés sont rares dans le secteur de la postproduction audiovisuelle ; raison de plus pour signaler ici celle qui a touché le studio de doublage Dubbing Brothers le mois dernier.
Les salariés (techniciens, pour la plupart) ont entamé un mouvement social mi-mars dans l’espoir d’améliorer leurs conditions de travail et de rémunération. Parmi leurs revendications (source : site du SNTR/SGTIF la CGT) : une augmentation générale des salaires de 5% (non revalorisés depuis deux ans), le paiement des tickets restaurants, conformément à la convention collective, la reconnaissance de l’ancienneté, la majoration des heures de nuit, la mise en place d’une navette vers le R.E.R., la réduction du délai de carence en cas d’arrêt maladie, le paiement des jours enfants malades, la mise en place d’un 13ème mois, et la mise en place d’un compte épargne temps.
Après trois jours d’un mouvement social qui a fortement perturbé le fonctionnement de la société de doublage, les salariés ont obtenu satisfaction pour une partie de leurs revendications (le paiement des jours de carence maladie, deux sur les trois demandés par les salariés, le paiement des jours de congé pour enfant malade, la mise en place d’une navette pour se rendre à la gare R.E.R. et le paiement d’un jour de grève sur les trois jours).
Les adaptateurs free-lance, qui constituent la majeure partie des adhérents de l’ATAA, ne sont pas concernés par les revendications des salariés (rappelons que leur statut ne relève pas du droit du travail). Toutefois, leurs employeurs sont aussi nos donneurs d’ordre, et c’est l’occasion pour l’association de souligner une fois de plus la dégradation des conditions de travail qui touche tous les métiers de la traduction/adaptation notamment face à la « révolution numérique » qui se produit dans notre secteur (à ce sujet, voir notre billet : « L’impact de la numérisation sur la traduction audiovisuelle»). Dans ce contexte, la cohésion entre les auteurs, au sein de l’ATAA et du SNAC, doublée d’un dialogue actif avec nos partenaires économiques et sociaux, reste la meilleure voie pour faire avancer notre cause et aller vers une plus grande reconnaissance de nos métiers.