Modèle de footage
57. Une feuille de footage doit comporter un minimum de trois colonnes de chiffres. Toutefois, pour la rendre complète et plus efficace, il convient d’en ajouter une quatrième et même une cinquième, ceci afin d’éviter aux adaptateurs des calculs qui ne sont pas précisément de leur ressort et qui peuvent ralentir considérablement leur travail. Les cinq colonnes sont les suivantes :
1° Numéro d’ordre (numéro de sous-titre) ;
2° Footage début (début de phrase) ;
3° Footage fin (fin de phrase) ;
4° Longueur de dialogue (différence des footages 3 et 2) ;
5° Nombre de signes (lettres et espaces entre les mots) disponibles pour la rédaction du texte, nombre que nous appellerons « indice1 ».
(L’en-tête de la feuille peut porter d’autres indications utiles telles que : titre du film, nombre de bobines, date, etc.)
Suivant les dimensions de la feuille, l’ensemble des cinq colonnes peut figurer plusieurs fois côte à côte de manière à utiliser toute la surface disponible.
Voici un schéma de cette feuille :
58. Notons qu’une série de cinq cases est affectée à chaque sous-titre à rédiger. Les trois premières sont essentielles, les deux autres auxiliaires. En outre, les cases 4 et 5 font en quelque sorte double emploi : elles sont toutes deux réservées à l’indice de longueur : la case 4 l’exprime en pieds, la case 5 en nombre de signes à employer. Mais la présence de ces deux chiffres permet un contrôle rapide de leur exactitude et, dans un état numérique aussi minutieux qu’un footage, aucun moyen de vérification n’est à dédaigne.
Le repéreur disposera d’imprimés spécialement étudiés pour l’établissement de footages. Ils peuvent être conçus de diverses façons, suivant le goût de chacun, et comporter 3, 4, 5 ou 6 colonnes. Il est cependant utile que le nombre de cases en hauteur soit un multiple de 5 (15, 20, 25, etc.), car cela permet une vérification rapide du numérotage et la découverte d’une erreur éventuelle.
59. L’établissement du footage s’effectue généralement à deux : le repéreur passe la bobine dans le compteur, dicte les chiffres et autres données à son assistant, qui les note sur les feuilles de footage. Une économie substantielle de temps est ainsi réalisée et, de plus, cette coopération diminue les risques d’erreur, les chiffres étant pratiquement vérifiés par deux personnes à la fois.
Seuls les chiffres des trois premières colonnes sont remplis à deux. Les indices des colonnes 4 et 5 sont calculés après coup, puisqu’ils résultent des chiffres lus au compteur.
Si la feuille de footage comporte une 6e colonne, l’une des colonnes 4, 5, 6 peut être réservée à la longueur exprimée en nombre d’images déjà diminué de 4 unités. La moitié de ce nombre représente précisément l’indice final.
60. L’indice (notre colonne 5) résulte des facteurs physiologiques. Il faut deux images, soit 1/12e de seconde, pour lire un signe typographique (et deux fois autant pour lire une lettre majuscule2). Ainsi, pour obtenir le nombre exact de la case 5, il y a lieu de convertir le chiffre de la quatrième case en images, en retrancher 4 unités et diviser par 2. Par exemple, pour une longueur de 5.6 on a : 5 fois 16 = 80 + 6 = 86 – 4 = 82 : 2 = 41. Si le nombre d’images est impair, on se contente de retrancher 3 images au lieu de 4. Pour 6.11, l’indice sera :
Le repéreur, en plus de sa spécialité proprement dite, doit être, on le voit, un peu mathématicien… L’adaptateur aussi, d’ailleurs.
(Certains repéreurs établissent des feuilles techniques exagérément simplifiées comportant en tout et pour tout : le tronçon du dialogue et l’indice final. Le facteur « distance » y est totalement ignoré. Nous montrerons dans la partie « adaptation », l’insuffisance d’un tel élément de travail.)
61. Outre les chiffres ayant rapport aux longueurs, indices et intervalles, une feuille de footage doit faire état de plusieurs points de repère complémentaires, à savoir :
1° L’emplacement des changements de plan intervenant dans « le corps » du dialogue et appelant la coupe de celui-ci en deux tronçons. Ce fait est signalé par le soulignement du footage début ou fin (colonne 2 ou 3), suivant l’endroit où ce changement de plan se produit. Il peut évidemment se produire aux deux, dans lequel cas les deux chiffres seront soulignés ;
2° L’emplacement, dans chaque bobine, de la première et de la dernière « image scène3 », indication qui permet d’évaluer la distance entre deux phrases situées dans des bobines différentes.
Nous donnons ci-après, le modèle d’une feuille de footage se rapportant à un début de bobine d’un film imaginaire et contenant l’ensemble des données précitées :
Notons à toutes fins utiles, qu’à défaut de compteur-pieds, on peut, à la rigueur, établir une sorte de footage « de secours » à l’aide d’un compteur-images. Toutefois, un tel élément n’aurait pas le caractère « international » d’un vrai footage et son usage serait de ce fait assez limité.