1. Chacune des inscriptions lumineuses destinées à traduire un dialogue parlé porte le nom de sous-titre. Le laps de temps entre son apparition et sa disparition est censé permettre au spectateur de parcourir le texte qui se présente à ses yeux et d’en saisir rapidement le sens, sans pour cela perdre contact avec la scène qui se joue simultanément. Ce temps est nécessairement court, il varie de une à six secondes, en fonction de la durée du dialogue à traduire. Cette limitation résulte directement de celle de l’espace que l’on peut valablement réserver au sous-titre par rapport aux dimensions de l’image cinématographique. En effet, il s’agit de sauvegarder au maximum la valeur scénique et photographique de l’image, en réduisant la surface du sous-titre – cet authentique « intrus » de l’écran – au strict minimum nécessaire, et en le plaçant au bas de cet écran.
2. Il s’ensuit que, pour traduire la totalité des dialogues d’un film, il y a lieu de fractionner ceux-ci en une série de petites phrases et de munir chacune d’elles d’un sous-titre dont le temps de lecture n’excède pas 6 secondes. Ce fractionnement est une entreprise délicate et dont les phases sont subordonnées à une foule de considérations techniques, artistiques, physiologiques, linguistiques et autres.
3. Chaque sous-titre traduit au spectateur une phrase complète ou non, prononcée par un personnage du film. Il est souhaitable que la traduction corresponde exactement au fragment de texte prononcé durant l’apparition du sous-titre. Nous verrons par la suite que ce n’est pas toujours possible. Par contre, ce qui est absolument obligatoire, c’est que l’apparition du sous-titre se produise simultanément (en synchronisme) avec la première syllabe du texte parlé, et sa disparition simultanément avec la dernière syllabe du même texte.
4. Le fractionnement des dialogues en petites phrases consistera ainsi à déterminer le début et la fin de chacune de ces phrases, opération qui, à première vue, peut paraître arbitraire et plus facile qu’elle ne l’est en réalité. En effet, si le début de chaque phrase est tout trouvé, il n’en est pas de même pour la fin de cette même phrase, c’est-à-dire lorsqu’il s’agit d’en désigner le dernier mot. Dans certains cas, celui-ci nous est imposé par des facteurs indépendants de notre volonté. Dans d’autres – et c’est ce qui arrive le plus fréquemment – c’est à nous-mêmes qu’il appartient d’en décider. C’est là précisément qu’intervient la personnalité de celui qui est appelé à en assumer la responsabilité. Et celle-ci est de taille.
5. Nous voulons parler du repéreur, chargé du repérage du film. Par ce dernier terme, nous entendons l’ensemble des manipulations tendant à déterminer les fins de phrases partielles constituant les dialogues d’un film. À l’issue de ces manipulations, le dialogue se trouve « découpé » en une certaine quantité – plusieurs centaines – de phrases relativement courtes, prêtes à être converties en sous-titres. Cette dernière tâche incombe au littérateur chargé à son tour de la rédaction des sous-titres, autrement dit, de l’adaptation du film, deuxième étape du sous-titrage, la troisième et dernière étant l’impression des sous-titres sur la pellicule même.