Élaboration du repérage
46. Un film de long métrage devant comporter, en principe, plusieurs centaines de sous-titres, un système de numérotage a été adopté pour déterminer la corrélation entre tel tronçon du dialogue parlé et le sous-titre correspondant. Le repéreur, installé à sa table d’écoute, passe les bobines l’une après l’autre et affecte à chacun des fragments parlés un numéro d’ordre. Ce numéro est marqué, d’une part sur la pellicule même, à l’endroit où la parole est « attaquée », d’autre part sur la liste des dialogues, au début de la même phrase. Un signe conventionnel quelconque de « fin de phrase » est également placé sur ces deux éléments.
47. Ainsi, lorsque le repérage du film est terminé, nous nous trouvons en présence de deux longues séries de phrases, rigoureusement identiques de teneur et de numéro d’ordre. La première figure sur la pellicule, la deuxième sur le papier. L’identité de ces deux éléments devra permettre, d’une part à l’adaptateur, d’autre part au laboratoire, de travailler simultanément à leur tâche respective, sans crainte d’erreur d’imputation, erreur qui pourrait avoir des conséquences assez graves, sinon pour le film entier, tout au moins pour la bobine où elle se produirait.
48. Numéroter une série d’éléments quelconques, par exemple de 1 à 600, n’est pas chose compliquée pour autant que nous ayons constamment tous les numéros devant les yeux. Ce n’est pas le cas pour la pellicule portant ces numéros, car elle s’enroule au fur et à mesure que le repérage avance et les numéros disparaissent de notre vue. Le repéreur étant un être humain, une erreur de numérotage est toujours possible. C’est une raison supplémentaire pour un repéreur consciencieux, de toujours « revenir en arrière », cette fois afin de vérifier la bonne progression du numérotage.
49. Deux sortes d’erreur de numérotage peuvent se produire : un numéro peut être, soit omis, soit répété. À condition qu’elle soit décelée à temps, une erreur, quelle qu’elle soit, peut toujours être réparée. Si un numéro a été omis par inadvertance sur la pellicule et qu’une rectification ne soit plus possible, il suffit de munir ce même numéro, sur la liste des dialogues, de la mention « NUL ». Dans le cas où un numéro aurait été répété, on le munira, à sa répétition, de la mention « bis » ou « a » : s’il est répété plusieurs fois (cela peut se produire lors d’un repérage additionnel complétant un numérotage déjà établi), on se servira de signes : « ter », b, c, ou autres, pourvu que la conformité de numérotage des deux éléments soit respectée.
50. Une fois le repérage terminé, une vérification minutieuse s’impose pour que la conformité du film et de la liste ne puisse laisser aucun doute. Les bobines portant les marques de repérage seront déroulées à la main, les numéros relus et « pointés » avec ceux de la liste. En principe, ces numéros doivent se suivre un à un. À chaque fois qu’il y aurait un numéro manquant ou « doublé », s’assurer que la liste des dialogues en fait également état.
51. Une « Feuille de Vérification » sera établie en deux exemplaires, l’un destiné à l’adaptateur, l’autre au laboratoire. Elle contiendra les indications suivantes :
a) Numérotage par bobine ;
b) Relevé des numéros « doublés » et « nuls » ;
c) Nombre de sous-titres par bobine ;
d) Nombre total de sous-titres.
En voici un modèle :
52. L’utilité d’une telle feuille devient encore plus évidente une fois qu’elle est remplie. Prenons un exemple sur un film de 10 bobines (les chiffres sont pris au hasard) :
Le nombre de sous-titres par bobine se calcule simplement : on retranche le premier numéro du dernier, on ajoute 1 (loi des « intervalles »), on retranche le nombre des numéros « nuls » et, enfin, on ajoute celui des numéros doublés. Pour la bobine 10, par exemple, cela fait : 646 – 526 + 1 – 5 + 2 = 118.
Pour vérifier le nombre total de sous-titres, on opère de la façon suivante :
Le dernier numéro de la dernière bobine (le 646 en l’occurrence) représenterait le nombre recherché si aucun numéro n’était omis ni doublé. En retrancher le total des numéros « NULS » et en ajoutant celui des numéros doublés, on obtient le nombre de sous-titres du film entier. Nous avons donc : 646 – 12 + 9 = 643.
Ce nombre doit correspondre à la somme des totaux partiels (par bobine) figurant dans la dernière colonne de droite. Si les deux nombres ne sont pas égaux, une erreur de calcul s’est glissée quelque part et il y a lieu de la déceler.