Monsieur le Président,
Monsieur le Premier ministre,
Vous avez pris la décision de laisser les secteurs culturels et artistiques du pays à bout de souffle en refusant aux salles de spectacle, de concert et de cinéma de rouvrir leurs portes à compter du 15 décembre.
Cette prolongation, dépourvue de date limite, est la goutte qui fait déborder un vase déjà bien plein depuis le mois de mars. Les conséquences sont désastreuses pour la création cinématographique et audiovisuelle ainsi que pour son exploitation en France et en Europe.
La traduction est indispensable à la diffusion des œuvres audiovisuelles étrangères en France et des œuvres françaises à l’étranger. Or, la décision de repousser à nouveau la réouverture des salles de cinéma a pour conséquence de fragiliser encore un peu plus les auteurs de doublage, de sous-titrage, de voice-over et de traduction de scénarios.
Nos métiers sont pris entre deux feux : d’une part, le ralentissement de la production et le report de la distribution des films à des dates impossibles à prévoir ; d’autre part, l’augmentation du nombre de films désormais diffusés directement sur les plateformes, celles-ci faisant appel à des prestataires techniques qui imposent aux traducteurs des délais de plus en plus difficiles à respecter pour fournir un travail créatif de qualité, sans parler des rémunérations toujours plus basses.
Nous avons conscience du caractère exceptionnel de la situation sanitaire. Mais nous avons tout autant conscience des conséquences sociales, économiques et culturelles qui en découlent et forment une vague elle aussi dévastatrice.
L’ATAA s’associe à la SRF et à l’AFCAE pour dénoncer le mépris dont vous faites preuve à l’encontre de nos secteurs. Elle apporte également son soutien aux initiatives de référés-liberté visant à faire annuler votre décision par les juges administratifs.
Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président,, Monsieur le Premier ministre, l’assurance de notre considération.
L’Association des Traducteurs Adaptateurs de l’Audiovisuel (ATAA)