Introduction

Nous reproduisons dans ce numéro hors-série le texte de Marie-Claire Solleville, traductrice franco-italienne, publié à titre posthume en 1994 par les Rencontres du Cinéma italien d’Annecy, à l’initiative de Jean A. Gili. Probablement rédigés à la toute fin des années 1980, ces « mémoires d’une traductrice » rendent compte avec verve, pragmatisme et ironie de la manière dont se pratiquait la traduction pour le cinéma au cours de la période des années 1950 aux années 1980, à une époque où l’ordinateur n’était pas encore omniprésent.

Nous n’avons apporté à ce texte que de légères corrections de forme, afin de le conformer aux usages typographiques de notre revue. Les notes en caractères maigres font partie du texte original ; les notes en gras sont les nôtres.

La publication initiale comportait en annexe cinq articles rédigés par Marie-Claire Solleville, et parus dans les Cahiers du cinéma et Arts entre 1952 et 1956, notamment à propos du néoréalisme italien. Nous ne les reprenons pas ici.

Nous remercions chaleureusement Jean A. Gili de nous avoir donné l’autorisation de reproduire ce texte, ainsi que sa présentation ci-dessous, qui figurait en quatrième de couverture de la publication initiale, et l’avant-propos d’Ettore Scola.

La rédaction de L’Écran traduit

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Marie-Claire Solleville (1927-1991) était la petite-fille de Luigi Campolonghi, une des grandes figures de l’antifascisme, qui fut à l’origine de la Ligue italienne des Droits de l’homme et qui présida cet organisme pendant de nombreuses années, et la fille de Lidia Campolonghi qui participa elle-même de façon active à la lutte politique dans les milieux de l’émigration italienne.

Lidia Campolonghi, mariée à Pierre Solleville, eut deux filles, Marie-Claire et Francesca. Cette dernière – Francesca Solleville – fait une belle carrière de chanteuse militante.

Marie-Claire Solleville partit en Italie après la guerre à la suite de Claude Heymann et Jean George Auriol1 au moment du tournage de Fabiola d’Alessandro Blasetti [1949]. Introduite dans les milieux du cinéma – elle épousa même le comédien Fausto Tozzi avant de divorcer et de s’unir au peintre Sinko –, Marie-Claire se fixa en Italie et devint un temps l’assistante de Renato Castellani. Elle envoya des articles aux Cahiers du cinéma et à Arts. Par la suite, elle vécut d’un travail de traductrice de scénarios et de sous-titres, fréquentant, de Roberto Rossellini à Federico Fellini, de Dino Risi à Francesco Rosi, d’Ettore Scola à Gianni Amelio, les plus grands noms du cinéma italien.

Ayant eu en main un manuscrit demeuré inédit sur son expérience de traductrice, il nous a semblé opportun d’éditer dans le cadre des Rencontres du Cinéma italien d’Annecy ce petit ouvrage plein d’humour et de fantaisie.

Jean A. Gili

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