Dossier : Introduction
La revue en ligne italienne ASINC a vu le jour fin 2005. Née du désir de combler un manque dans le paysage italien de la critique des œuvres cinématographiques et audiovisuelles, elle s’est fixé pour objectifs d’informer sur les réalités du secteur du doublage et de mettre en valeur le travail des professionnels qui le composent.
ASINC publie ainsi des brèves sur l’actualité du doublage, des critiques des doublages distribués en Italie (œuvres récentes ou plus anciennes), des entretiens avec des professionnels du secteur (dialoguistes, acteurs, directeurs artistiques, etc.) ainsi que des articles de fond. Certains textes sont également disponibles en anglais. Enfin, le site de la revue est interactif, les lecteurs pouvant laisser des commentaires sur les critiques de doublages et engager un dialogue avec les auteurs de celles-ci.
L’Italie est traditionnellement un pays de doublage. ASINC rappelait dans son article inaugural que ce mode d’adaptation permet au public italien « d’accéder chaque année à quelque 300 films étrangers, qui représentent environ 80 % des recettes au box-office, 85 % du marché vidéo et plus de 75 % des œuvres – fictions et documentaires – diffusées par les chaînes télévisées1 ». Ce secteur est par ailleurs en crise depuis longtemps, comme en témoignait déjà l’article de Gabriella Gallozzi paru en 2003 dans le quotidien L’Unità et intitulé « L’enfer du doublage à l’heure du “marché libre”2 ». Les tarifs sont en baisse (malgré une convention collective couvrant les prestations des adaptateurs), les délais se raccourcissent à l’extrême et la qualité globale des doublages s’en trouve diminuée.
C’est dans ce contexte qu’il convient de lire le dossier qui suit, mis en ligne par la revue à l’été 2013. Giovanni Rampazzo, critique régulier d’ASINC, s’y interroge sur les nouvelles formes que prend le doublage à la télévision italienne : innovation esthétique ou pis-aller à bas coût dans un paysage audiovisuel difficile ?
Nous remercions ASINC d’avoir autorisé la publication en français de ces textes, dans une traduction de Chloé Lamireau.