Hélène Geniez, lauréate du Prix de l’adaptation en sous-titrage, catégorie non anglophone, a en effet offert au public un très beau moment. Elle nous a autorisés à publier son texte, suivi de quelques mots de la société de production qui lui avait confié ce film.
Merci infiniment aux membres du comité : je me sens très honorée et très touchée par ce prix.
Merci à l’ATAA, à ses fondateurs et membres actifs, qui font un travail extrêmement important pour nous donner de la visibilité, nous défendre, et pour que nos métiers puissent continuer à être exercés avec noblesse.
Je pense qu’il y a encore d’autres formes à inventer, pour renforcer la solidarité entre nous et consolider nos situations professionnelles (je pense à des prises d’intérêts communs dans des coopératives par exemple), pour œuvrer chacun dans sa spécialité mais ensemble, en complémentarité.
Merci à Fullhouse et Maneki Films, à Didar Domerhi, et particulièrement à Lucie de Rohan Chabot, pour sa confiance et son enthousiasme. Et pour nos rires à propos du choix du titre de sortie France, Paulina. Et merci à Ad Vitam pour le choix d’offrir ce film au public français.
Merci à Paulina ! Cette belle femme si investie au cœur d’une intrigue sociale, politique et féministe. Mon travail sur ce film est le fruit de ma longue histoire d’amour avec Buenos Aires, commencée il y a 20 ans, et avec le cinéma argentin, qui se regarde beaucoup le nombril mais sait aussi porter un regard vraiment intense et intéressant sur le monde, comme le prouve ce film.
Merci à tous mes collègues et amis du métier, pour leur confiance, leur soutien, leur générosité, leurs coups de main, leur humour, bref, pour leur amour, qui me nourrit depuis 15 ans maintenant. Ce métier est aussi, vous le savez tous, une fabuleuse aventure humaine.
Je l’aime, ce métier ! J’aime ce métier quand une cliente me félicite pour un jeu de mot… trouvé par ma copine. Merci, Mariette ! J’aime ce métier quand une habituée du cinéma commercial à gros budget découvre le cinéma indépendant latino-américain parce qu’on partage le même bureau. J’aime ce métier quand je ris ou pleure toute seule derrière mon écran, traversée par les émotions que mes sous-titres devront ensuite exprimer.
Pour moi, être auteur au service du cinéma, c’est certes être dans l’ombre, mais porteur de lumière, non pas pour qu’il n’y ait plus de mystères, mais pour éloigner les ténèbres.
Être auteur et traducteur, c’est plonger dans les racines de nos différentes cultures pour prendre de la… hauteur, c’est enrichir l’humus avec nos mots pour faire pousser encore et toujours la diversité, c’est approfondir pour mieux élever le débat, par delà les frontières et les murs, qu’ils soient déjà construits ou pas. Et puis, y a-t-il un trait d’union à « par delà » ?
Traduire, c’est trahir, bien sûr, un peu, beaucoup, passionnément : c’est transiger et travestir, c’est tramer, tisser, tirer, tergiverser, tournicoter, tarabiscoter, se tracasser… Mais traduire, c’est surtout transmettre, transmettre de la culture à l’autre, à l’autre d’ici, à l’autre d’ailleurs, l’autre d’aujourd’hui et l’autre de demain. Et au nom de cela, cette distinction me conforte dans mon choix : que ferais-je d’autre dans la vie que ce métier-là ?
Merci !
Lucie pour Full House et Maneki Films