Plein d’un enthousiasme communicatif, le jury cinéma n’a pas caché son plaisir de remettre le Prix de l’adaptation en sous-titrage d’un film anglophone à Anne Crozat, ravie de transformer l’essai pour cette troisième nomination ; et à Jean Bertrand, lauréat du Prix de l’adaptation en sous-titrage d’un film non-anglophone. Ému aux larmes, ce dernier ne s’imaginait pas remporter le trophée pour un film traduit de l’allemand et traitant de l’insoutenable solution finale imaginée par les Nazis…
Quant au jury séries, il a été totalement séduit par l’adaptation en doublage de Félicie Seurin et Sophie Désir. Cette dernière achève ainsi une carrière débutée en 1988 (!) sur la reconnaissance de ses pairs. Enfin, le Prix de l’adaptation en sous-titrage d’une série a été décerné à Délia D’Ammassa, Muriel Blanc-Pignol et Clotilde Maville, récompensées pour le punch et l’originalité de leurs dialogues.
Cette 12e édition marque également un jalon dans l’histoire des Prix de l'ATAA avec la remise de l’Extra Bille, prix nouvellement créé en hommage à Samuel Bréan, cofondateur de l’ATAA disparu trop tôt, et grand fan de flipper. Remise à titre honorifique par Estelle Renard, la toute première Extra Bille a été décernée à Perrine Dézulier pour son engagement en faveur de la profession et des auteurices de l'audiovisuel. On lui doit notamment la création du groupe Facebook "Traduction audiovisuelle et audiodescription" et la carte interactive des TAV. À cette annonce, Perrine a été ovationnée par l’assistance, preuve (s’il était nécessaire) de son œuvre en faveur du lien entre tous. L’Extra Bille permettra de poursuivre l’engagement de Samuel au service de la reconnaissance de la profession.
Comme l’a rappelé Isabelle Miller, présidente de l’ATAA, le travail des adaptateurs contribue à nourrir les rêves, l’imagination et la langue française. Cette influence majeure se situe à des années-lumière des « colliers de mots juxtaposés » – grâce au pillage des œuvres humainement traduites – proposés par l’intelligence artificielle. Alors, continuons à réfléchir ensemble à la meilleure manière de mettre l’outil au service des hommes et non pas les hommes au service de la machine.
Crédit photo : Brett Walsh