Rencontre avec Sabine de Andria

Membre du comité d’organisation des Prix ATAA

Autrice de sous-titres

Sabine de Andria, lors de la cérémonie 2023

Dans quel contexte les prix ATAA ont-ils été créés ? Qu'est-ce qui a motivé leur création ?

L'ATAA a été créée en 2006. Très rapidement, nous avons eu l'idée d’organiser un événement qui donnerait de la visibilité à l'association. Notre objectif principal était de faire connaître nos métiers et d'exister auprès de la presse, des institutions, de nos partenaires et de nos clients. Nous voulions sortir de l'ombre les auteurs de doublage, de sous-titrage et de voice-over ; montrer que c'était un métier à part entière et prouver que nous exercions tous le même métier, celui d'adaptateur, même si nous travaillions dans des univers différents et dans des conditions différentes.

Le deuxième objectif était d'établir une communication directe entre les auteurs et leurs clients finaux. Nous voulions encourager un dialogue ouvert – l'une des principales missions de l'ATAA – avec les commanditaires, les institutions, etc. Le fait que la cérémonie des Prix se déroule à la Sacem et celle des Prix documentaires à la Scam a par exemple, contribué à cette visibilité et permis de faire entendre la voix des adaptateurs.

Enfin, comme l'a souligné Anaïs Duchet, qui était alors présidente de l’association, nous espérions aussi rassembler toute la profession dans un esprit positif lors d’un événement festif. Une manière de faire exister l’ATAA dans un contexte autre que l’action revendicative ; et d’encourager les bonnes pratiques en mettant en lumière des adaptations de qualité ainsi que leurs auteurs.

Rencontre avec Florian Etcheverry

Membre du jury de l’adaptation en sous-titrage 2023

Lori Rault, Cécile Denise, Rachèl Guillarme, Quentin Rambaud, Florian Etcheverry et Florence Curet pour le jury, Emmanuel Menouna Ekani, Lucinda Treutenaere et Éléonore Boudault pour les lauréat·es

Vous êtes critique de cinéma indépendant pour Les Écrans terribles. Comment s’est déroulé votre travail de juré pour les Prix ATAA ?

Au sein du jury, j'étais le seul professionnel non spécialisé dans le domaine du sous-titrage. Aussi, mon rôle s’apparentait à celui d'un consultant : je portais davantage attention à la qualité de la restitution et à l’expérience artistique qu'aux critères techniques, qui étaient discutés par les autres membres du jury. Dans ce domaine, je leur faisais entièrement confiance. De mon côté, j’ai apporté mon expertise et ma sensibilité. Je regarde énormément de films et de séries en VOST, et même si je parle couramment anglais, j'accorde une grande importance à la qualité des sous-titres. Ils sont essentiels à la restitution d’un programme. Mais leur qualité ne va pas de soi, souvent j’observe que les sous-titres me font sortir de l'histoire...

Retour en images sur la Soirée des prix cinéma 2023

Vous les attendiez avec impatience, voici les photos de la soirée qui s'est tenue le 2 juin à la Sacem !

Commençons avec l'ambiance dans l'auditorium

Interview de Françoise Monier

Lauréate du Prix de l'adaptation en doublage pour le film Licorice Pizza de Paul Thomas Anderson

Depuis vos débuts il y a 30 ans, vous avez traduit les plus grands réalisateurs. Avec un tel parcours, les distributeurs et les labos vous déroulent-ils le tapis rouge ?

De façon surprenante, je n'ai pas l'impression d'être privilégiée. Mon seul avantage est de pouvoir refuser les projets trop mal rémunérés ou inintéressants de mon point de vue. Mais on ne peut pas vraiment parler de « tapis rouge », car c'est un secteur très concurrentiel. D’autant que je ne travaille pas sur les blockbusters. Mes goûts cinématographiques m’orientent plutôt vers les films d'auteur et les films d'art et d'essai. Aujourd’hui, je dois encore « lutter » pour qu’on me confie des projets. Cependant, il est arrivé que l’on vienne me chercher. Sachant que j’avais déjà traduit plusieurs films de Spike Lee, Netflix m’a sollicitée pour sous-titrer Da 5 Bloods : Frères de sang diffusé en exclusivité sur leur plateforme. Sans discuter, ils ont accepté un tarif de 5 dollars par sous-titre, mais cela demeure notre seule collaboration. Je sais qu’il y a une véritable disparité entre les films de prestige et le reste des programmes, et que même les plateformes fonctionnent à deux vitesses. Néanmoins, ma situation m’offre la liberté de dire « non » quand je le souhaite : c’est un vrai privilège.

Critères de sélection Prix ATAA

Il est sans doute temps, à une semaine de la remise des Prix ATAA 2023,
de rappeler les critères de sélection des adaptations soumises aux jurys.

Pour en savoir plus, règlement disponible ici.

L’alternance, c’est pour bientôt !

« Pourquoi vous ne mélangez plus séries et cinéma ? » Cette question, légitime, les membres du comité d’organisation des Prix ATAA l’entendent régulièrement. Nous avons expliqué par le passé ce qui nous avait amenées, bien malgré nous, à cette décision. Mais il ne serait pas inutile de faire un point, d’autant que ça va encore changer l’an prochain !

Pour commencer, un petit rappel en quelques dates clés :

  • 2012 : création des Prix ATAA Cinéma Sous-titrage, remis en mars à la Fémis.
  • 2013 : deuxième édition pour le Sous-titrage, première pour le Doublage.
  • 2015 : première cérémonie à la Sacem.
  • 2016 : création des Prix Séries, en Sous-titrage et en Doublage, première remise lors des 10 ans de l’ATAA, à la Cité Universitaire.
  • 2017 : création des Prix Documentaires, remis à la Scam, et première remise commune à la Sacem des prix Cinéma et Séries.
  • 2019 : lors de la cérémonie en février, annonce d’une alternance pour les prochaines éditions…