Mais qui sont les petits nouveaux ?

En 2024, le Conseil d'Administration de l'ATAA s'est étoffé de cinq nouveaux membres. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Vous voulez tout savoir sur eux ? Alors c'est parti !

Et le mot de la fin pour Clément Martin, traducteur de jeux vidéo !

L'ATAA est une structure qui a à cœur le bien-être de ses adhérents, et dans laquelle, si on y met le temps nécessaire, on peut, à sa mesure, faire évoluer les choses dans le bon sens. Et en plus rencontrer des gens super et boire des coups. Que demande le peuple ?
  • Depuis combien de temps travailles-tu dans le domaine de la traduction ou de l'adaptation audiovisuelle ?

Mon tout premier (et seul à ce jour) contrat en audiovisuel remonte à avril 2020 (pour m’occuper pendant le confinement, c’était super) : c’était de la voix-off pour un documentaire, je n’y connaissais rien et j’ai fait de mon mieux. J’ai été payé, j’imagine que ça veut dire que le client était content.

Sinon, je traduis à temps plein depuis septembre 2021, et je ne fais plus trop d’audiovisuel à part pour le jeu vidéo, qui est ma deuxième casquette principale (une image mentale toujours délicieuse, les casquettes multiples).

  • Quel aspect de ce métier te passionne le plus ?

Dans The Wire (la meilleure série du monde, cherchez pas j’ai raison), il y a un personnage de journaliste qui dit qu’il est trop simple pour vouloir des prix, il veut juste voir quelque chose de nouveau tous les jours, et écrire un papier là-dessus.

C’est pour ça que j’aime la traduction : découvrir des choses nouvelles tous les jours, et devoir faire preuve de créativité pour les faire passer dans la langue cible. Ça, et le fait de travailler sous contraintes, nombreuses quand on fait du jeu vidéo (nombre de caractère, contexte réduit, question de genre, etc.)

Mais qui sont-ils ?

C'est vrai, ça, qui sont ces huit membres qui composent le conseil d'administration de l'ATAA en 2023 ?

Afin de remettre les individus au centre de l'histoire, nous avons eu l'idée de ces portraits. Peut-être qu'en nous découvrant plus avant, vous ressentirez la grande envie de nous rejoindre au CA lors du prochain exercice qui commencera en 2024 !

Et pour le dernier portrait, mais pas des moindres, voici notre trésorière de choc, Simona Florescu.

Même avec de petites actions, on participe aux progrès de l'association, et voir notre effort collectif porter ses fruits, c'est aussi une leçon d'endurance et de persévérance au quotidien.
  • Quelle est la plus grande satisfaction que tu retires de ton travail de traductrice adaptatrice ?

Je crois que c'est à la fois le fait d'enrichir et d'approfondir mes connaissances dans tout un tas de domaines par les nombreux documentaires sur lesquels j'ai eu la chance de travailler, et la joie de faire rayonner la culture roumaine et ses œuvres cinématographiques en France. Ayant quitté la Roumanie à 4 ans, j'ai été un peu coupée de son histoire et de sa culture, mais je suis très émue de pouvoir aujourd'hui les redécouvrir et les partager avec les Français à travers les magnifiques documentaires se penchant aussi bien sur la faune et la flore que sur les traditions et coutumes ancestrales de certaines de ses régions encore méconnues.

Interview d’Abel-Antoine Vial

Membre du jury du Prix ATAA 2019
Adaptation d’une série en doublage

Lors de la cérémonie de remise des Prix ATAA 2019, votre jury a surpris toute l’assemblée en réalisant le détournement des séries finalistes.

Nous n’avions pas envie de faire de discours. On cherchait à être divertissants et à donner un autre souffle à notre présentation. L’idée du détournement est venue d’un délire d’adaptateur : quand on travaille sur une série, on tourne parfois les mots dans tous les sens sans parvenir à être synchrone. Ce sont des moments très frustrants. Mais si tout d’un coup on commence à dire n’importe quoi, le résultat est toujours plus synchrone que tout ce qu’on s’échinait à sortir !

Pour parvenir à la phrase juste, on fonctionne par essais successifs. Parfois, quand je me relis, je me rends compte que c’est trop compliqué à dire ou que la phrase n’est pas naturelle en français. Il arrive que ce travail devienne laborieux. Dans le cadre du doublage, le texte a pour vocation d’être dit à l’oral. Il faut être attentif à servir le jeu des comédiens : ne pas faire dire trop de mots et utiliser le même débit que l’acteur.

Pour la cérémonie de remise des Prix ATAA 2019, notre idée était aussi de faire référence au film culte Le Grand détournement, la classe américaine. En fait, dès lors que l'on réécrit les répliques d’un film doublé, on obtient une tout autre histoire. Dans le cadre d’un doublage, on peut faire dire des choses très différentes. Par exemple, le choix de conserver ou pas les accents des personnages de la VO. Cette question fait encore souvent débat. Nous avons des cas tristement célèbres, notamment celui d’Eddy Murphy dont l’accent « français » pourrait aujourd'hui avoir une connotation raciste. Dans notre détournement, nous avons choisi de tourner cela en dérision en disant : « C’est une demande du client ! », mais il est vrai que c’est souvent l’objet d’une discussion avec le directeur de plateau.

Interview de Léa Le Dimna

Nommée pour le prix ATAA de l’Adaptation d’un film en sous-titrage
non anglophone

Vous avez été nommée pour le prix ATAA de l’Adaptation d’un film en sous-titrage non anglophone. Que représente cette nomination pour vous ?

C’est incroyable d’avoir été nommée pour ce prix ! Je n’en revenais pas que mon travail ait pu être repéré ! En fait, je suis totalement autodidacte dans ce métier. Même sans avoir gagné le prix, cette nomination représente une reconnaissance inespérée de la part de la profession.

Au départ, ma vocation n’était pas de devenir traductrice et je ne me suis jamais sentie légitime. D’autant que j’ai conscience de la difficulté du métier... Mon parcours est avant tout une histoire de rencontres, car longtemps je me suis cherchée professionnellement. Si je suis adaptatrice aujourd’hui, c’est grâce à ceux – notamment des réalisateurs – qui m’ont fait confiance et offert des opportunités.

Interview de Sofyane Rouis

Revenue & Client Services Manager pour Deluxe Media Paris

En tant que studio de doublage et de localisation audiovisuelle, pouvez-vous nous dire comment se passent en coulisses les négociations sur les tarifs d’adaptation ?

Il existe plusieurs configurations. Lorsque le programme est produit, traduit et localisé par le distributeur en direct, le coût de l’adaptation en français est budgété à l’avance. Dans ce cas de figure, on prête très généralement attention à l’ensemble des dépenses du projet. De plus, les distributeurs connaissent les prix pratiqués : les tarifs sont respectés et ne nécessitent pas d’être discutés.