7e édition : Prix de la traduction de documentaires audiovisuels

Appel à candidatures - février 2024

2024 est une année bissextile. Une année où un petit jour se glisse, l’air de rien, dans les interstices du calendrier : ne serait-ce pas l’année où, vous aussi, vous vous glisserez hors de votre caverne de dictionnaires pour briller au grand jour ? Allez, c’est dit. Cette année, vous postulez au Prix de la traduction de documentaires audiovisuels.

Quoi quand qu’est-ce ?

Ce prix, organisé en partenariat avec la Scam, braque les projecteurs sur ceux et celles qui, par leur travail, rendent accessibles les programmes étrangers au public français : les traducteurs et traductrices de documentaires.

Chaque édition, c’est l’occasion de décortiquer les adaptations qui ont rythmé votre année, de plonger dans la matière de traductions fluides, pointues, inventives. D’entendre des voice-over qui claquent, de lire des sous-titres qui tapent juste. De se passionner pour des sujets improbables. De s’interroger sur ce que l’on considère une bonne adaptation française, d’en débattre au sein du jury. De se retrouver avec le reste de la profession lors de la cérémonie de remise du prix pour faire le point sur le métier et se souvenir de la puissance des liens du collectif.

« Tout ça, vraiment ? N’en jetez plus, j’y vais ! »

Comment participer ?

Pour vérifier que votre candidature répond aux critères du Prix, n’hésitez pas à consulter l’appel à candidatures et le règlement de l’édition 2024. Les candidatures concernent les documentaires diffusés à la télévision et sur plateformes entre le 1er mars 2023 et le 29 février 2024.

À noter : la présence d’une membre du jury travaillant chez EVA Strasbourg exclura pour cette édition les adaptations réalisées pour ce laboratoire.

Pour soumettre votre candidature, rendez-vous sur le formulaire en ligne. Vous pourrez joindre les éléments (vidéos et scripts VO et VF) en suivant un lien à la fin du formulaire.

Année bissextile, on avait dit ? Le formulaire sera actif du 29 janvier au 29 février 2024.

Si vous souhaitez participer, mais que vous avez des difficultés à vous procurer les éléments manquants (la vidéo VF/VOST, notamment), pensez à déposer votre candidature avant la date-butoir : vous pourrez toujours nous envoyer les éléments ensuite.

En cas de doute sur la validité ou la pertinence d’une candidature, n’hésitez pas à nous écrire : prix-documentaire@ataa.fr

Rencontre avec Claudia Faes, lauréate du Prix ATAA de la traduction de documentaires audiovisuels

Lors de la cérémonie, vous avez tenu à poser devant l’objectif avec Juliette Coupat et Claire Breton, finalistes du Prix. Pourquoi était-ce important pour vous ?

J’aime beaucoup cette photo ! C’est la seule image de nous trois. Selon moi, il est essentiel de valoriser l’ensemble des adaptateurs et adaptatrices. Dans la réalité, il est possible de se considérer comme des concurrents… Mais selon moi, c’est l’esprit d’entraide et la bienveillance qui permettent de durer dans ce métier et de tenir le coup. Dans notre secteur d’activité, nous connaissons une forte pression, soit parce que nous sommes en PLS en attente d’un projet ; soit parce que quatre programmes formidables nous sont proposés en même temps. Nous disons « oui » à tout, tant nous appréhendons les périodes de vaches maigres. Ensuite, les éléments n’arrivent pas, les délais deviennent tendus… Nous nous sentons constamment sur la brèche. D’où l’importance d’avoir un entourage de confiance avec qui se serrer les coudes. Ce sont des personnes qui nous recommandent sans se sentir en danger ou qui nous cooptent sur un projet dont le délai est trop court. Ce climat positif me semble fondamental.

Claire Breton, Claudia Faes et Juliette Coupat (crédit photo : Brett Walsh)

L’ATAA célèbre Claudia Faes, lauréate du Prix ATAA de la traduction de documentaires audiovisuels 2023

Pour sa 6e édition, le Prix de la traduction de documentaires audiovisuels a été décerné à Claudia Faes pour l’excellence de son adaptation du documentaire Et si le monde tournait rond ? de Nigel Walk et Richard Dale pour EVA Strasbourg et Arte. Retour sur image de la cérémonie qui s’inscrivait dans le cadre de l’Année du documentaire, événement inédit suggéré par la Cinémathèque du documentaire et soutenu par le CNC en collaboration avec la Scam.

Le jury 2023 qui réunissait Anthony Beauvois (traducteur de l’audiovisuel), Ariane Carbonell (responsable des traductions et du sous-titrage pour Netflix), Philippe Kurzawa (directeur artistique pour EVA Vanves), Marie Laroussinie (traductrice de l’audiovisuel, co-lauréate du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels en 2022) et Elsa Vandaele (traductrice de l’audiovisuel, mention spéciale du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels en 2022), a félicité Claudia Faes pour la grande qualité de son travail sur le documentaire consacré à l’économie circulaire Et si le monde tournait rond ? A la fois d’actualité et visionnaire, cette réflexion sur l’avenir de nos déchets et le gaspillage alimentaire bénéficie d’une version française en tout point remarquable, par l’accessibilité des explications scientifiques et la personnalisation de chaque intervenant. Le jury a aussi salué le soin apporté par Claudia Faes à la rectification subtile de quelques maladresses de la VO.

Anthony Beauvois, juré, et Claudia Faes, lauréate (crédit photo : Brett Walsh)

Rencontre avec le jury du Prix de la traduction de documentaires audiovisuels 2023

Pour rappel, les membres du jury sont : Anthony Beauvois, adaptateur, Ariane Carbonell, responsable des traductions et du sous-titrage chez Netflix, Philippe Kurzawa, directeur artistique chez Eclair Vanves, Marie Laroussinie, adaptatrice, co-lauréate Prix Documentaires 2022 et Elsa Vandaele, adaptatrice, mention spéciale Prix Documentaires 2022.


À quels critères d’évaluation avez-vous été sensibles lors de cette édition 2023 des Prix ATAA documentaires ?

Elsa Vandaele : Personnellement, j'apprécie avant tout la fidélité au texte original. Tout en évitant la littéralité, bien sûr ! Mais si la phrase originale est un peu trop vague, il est aussi essentiel que les auteurs rajoutent les informations nécessaires pour replacer le contexte. Tout est une question de dosage. Par ailleurs, j'aime quand le texte de la version française magnifie la version originale. Je préfère que le vocabulaire soit légèrement plus sophistiqué – sans pour autant être trop complexe – plutôt qu’appauvri, et qu'il contribue ainsi à l'immersion.

Philippe Kurzawa : En tant que directeur artistique, je suis attentif au calage du texte par rapport à l'image et à la bande-son, et à l'esthétique globale d’un programme. En fonction de la musique et des effets spéciaux, il est parfois essentiel de ne pas parler. Parmi les films visionnés, certains étaient très tassés sur le plan vocal : la narration reprenait immédiatement après une intervention, sans laisser de respiration, alors qu'il y avait de belles virgules musicales à apprécier. Lorsqu'il s'agit d'extraits de films ou d'interviews, il est important d'aérer et d'alléger le texte, et de lui donner le rythme adéquat. Un trop-plein d’information risque de faire passer à côté de l'essentiel et de rendre difficile la compréhension du message de l'auteur.

Anthony Beauvois : J’ai trouvé intéressant que certains adaptateurs et adaptatrices ajoutent à leur texte des notes de bas de page pour justifier l'utilisation d'une expression particulière ou pour expliquer un choix terminologique. Ces notes contenaient des liens vers des sites Internet ou des articles aidant à comprendre les intentions du traducteur. Pour un directeur artistique, qui est le dernier maillon du processus, ce complément d’information peut être précieux pour prendre des décisions éclairées lors de l'enregistrement. Cependant, en tant que jurés, cela nous a posé quelques difficultés : en effet, certaines sources nous ont semblé peu fiables. Par ailleurs, il devenait difficile de juger tous les programmes sur un pied d'égalité sachant que certains auteurs ne fournissaient aucune note ni précision dans le document VF dont nous disposions. Mais peut-être les communiquaient-ils à leurs clients par un autre biais...